Nous passons 80% de notre temps dans des lieux fermés (chez soi, au travail, dans les transports, en voiture etc.) et, contrairement aux idées reçues, notre air intérieur n’est pas dénué de toute pollution ! Au contraire, il est même plus pollué que l’air extérieur.
Les sources sont multiples, à la fois liées à l’air extérieur, aux activités humaines (matériaux de construction, d’ameublement …) mais aussi à nos habitudes de vie (tabagisme, produits d’entretien, parfums d’intérieur etc.). Les conséquences sur la santé sont loin d’être négligeables. Les expositions à ces différentes sources de pollution peuvent notamment favoriser ou aggraver la survenue de problèmes respiratoires comme la rhinite allergique ou des troubles tels que des migraines, fatigue… Tout cela pouvant perturber la qualité de notre sommeil.
Tout particulièrement, les causes d’allergies sont nombreuses et variées au sein d’un même espace. A l’intérieur des locaux, de nombreux allergènes sont présents comme les acariens, les animaux domestiques, les blattes et les moisissures. Le phénomène est d’autant plus préoccupant, qu’aux allergènes s’ajoutent les polluants « domestiques » qui aggravent notre sensibilité aux allergènes.
Chrisbelle Speyer, conseillère médicale en environnement intérieur (CMEI), nous partage ses conseils pour prendre soin de son air intérieur, notamment dans sa chambre à coucher.
N°1 : L’aération
- Aérer son logement pendant au moins 20 minutes tous les jours, matin et soir, permet de chasser l’humidité intérieure et d’éviter les moisissures. Et ce, même en hiver et les jours de pluie.
- Vérifier que votre système d’aération fonctionne bien, notamment dans la salle de bain. Pour cela, vous pouvez faire un test simple : posez une feuille de papier devant le système, si elle reste collée, c’est que cela fonctionne bien. Dans le cas contraire, faites vérifier par un spécialiste.
- Éviter l’utilisation de nettoyants ménagers, essence, colle, vernis, insecticide, peinture, bombes aérosols… En cas d’utilisation indispensable, aérez bien pendant et après leur utilisation.
- Les purificateurs d’air ne sont pas obligatoires ! Certaines technologies, susceptibles de dégager des polluants secondaires sont mêmes à éviter. Il est souvent recommandé d’utiliser des systèmes de filtration mécanique (filtres à charbon actif, HEPA – Haute Efficacité pour les Particules Aériennes -) répondant à des labels spécifiques et adaptés à la taille de votre pièce (voir liens utiles).
N°2 : L’entretien
- Lutter contre humidité et contre les moisissures.
- Eviter de faire sécher votre linge à l’intérieur de votre logement. Si vous ne pouvez pas l’éviter, aérer le temps du séchage.
- Eviter les nids à poussière qui sont de véritables réservoirs à allergènes. Un indicateur : il faut que vous puissiez faire votre ménage facilement chez vous.
- Eviter d’acheter des meubles neufs en bois aggloméré. En cas d’achat de ce type de meuble, ouvrez les cartons et sortez les planches pour les faire aérer, si possible à l’extérieur, une quinzaine de jours. Cela permettra de dégager tous les composés organiques volatils (COV). Si vous récupérez des meubles d’occasion, vérifiez qu’ils ne soient pas infestés de parasites, ni de punaises.
Vos produits d’entretien :
- Pour le ménage, dépoussiérer à l’aide d’un chiffon humide et lavez le sol avec une serpillère humide (évitez le balai qui fait remonter la poussière dans l’air).
- Choisir des produits respectueux de l’environnement et de la santé (voir liens utiles).
- Eliminer tous les produits aérosols et les lingettes imprégnées nettoyantes, car ils favorisent l’inhalation de composés pouvant être néfastes pour la santé.
- Privilégier les produits d’entretien avec un éco label ou NF environnement (voir liens utiles).
- Aspirateur : il est préférable qu’il soit équipé d’un filtre HEPA (filtre à Haute Efficacité pour les Particules Aériennes) pour que les allergènes ne soient pas rejetés en l’air et soient bien captés dans le filtre.
N°3 : Le chauffage
- Chauffer de manière homogène votre logement. Des différences de températures sont facteur de condensation pouvant engendrer des moisissures.
- Pour les absences de courtes durées, ne pas éteindre/allumer son chauffage électrique, cela vous coutera plus cher et favorisera le risque de condensation, les murs, entre-temps, ayant refroidi.
- En cas d’allergie aux acariens, ne pas surchauffer une chambre (maintenir à 19°C), les acariens se reproduisant davantage avec la chaleur.
N°4 : La literie
Le lit est LE principal lieu de vie des acariens. Ils y trouvent nourriture (les squames de la peau), de l’humidité et de la chaleur émise par les corps. De quoi proliférer bien au chaud !
- En cas d’allergie aux acariens : utiliser un sommier à lattes sans tissu, une housse anti acariens non-traitée et validée (voir liens utiles), englobant intégralement le matelas grâce à une fermeture éclair.
- Oreiller/couette/couverture : il est recommandé un passage à la machine trois fois par an (tous les 4 mois).
- Bien aérer son lit, si possible au soleil, les acariens ne l’aimant pas.
- Ne pas utiliser des bombes anti-acariens car elles libèrent souvent de la perméthrine, irritante pour les voies respiratoires et les muqueuses oculaires.
N°5 : Mode de vie
- Ne pas fumer pas à l’intérieur de votre logement.
- Attention aux plantes vertes, contrairement aux idées reçues, elles ne dépolluent pas et peuvent même apporter de l’humidité, des moisissures et provoquer des réactions allergiques.
- Interdisez aux animaux de compagnie l’accès à votre chambre.
- Si vous êtes allergique au pollen, rincez-vous les cheveux avant de vous coucher après une promenade à l’extérieur pendant la saison pollinique. Durant cette saison, ne faites pas sécher votre linge dehors, et aérer plutôt, avant 10H, le matin et le soir, après 16H.
- Eviter l’utilisation des parfums d’intérieur, les bâtons d’encens, les bougies parfumées. Ces derniers peuvent être irritants pour les voies respiratoires, voire cancérigènes (voir liens utiles).
- Attention aux huiles essentielles qui peuvent provoquer des réactions allergiques. A ne pas utiliser dans l’humidificateur de votre machine à PPC non plus (voir explications dans l’encadré).
- Enfin si vous prévoyez de bricoler, peindre, optez pour des matériaux ayant un étiquetage environnemental A+, moins chargé en COV. Lisez toujours les étiquettes et supprimez les produits dangereux repérables par le pictogramme CLP (voir liens utiles).
Puis-je mettre des huiles essentielles dans mon humidificateur ?
Votre médecin peut vous conseiller de faire appel à un CMEI pour effectuer un diagnostic de votre habitat afin de détecter les allergies et polluants présents et vous donner des conseils adaptés. Plus d’informations sur : http://www.cmei-france.fr/ et sur https://asthme-allergies.org.
Liens utiles pour aller plus loin :
- Vidéo « Faut-il investir dans un purificateur d’air ? », sur le site en ligne de France 2.
- Sur les labels environnementaux : https://www.ademe.fr
- Un eco label, qu’est-ce que c’est ? https://www.ecolabels.fr
- Sur le pictogramme CLP : https://echa.europa.eu/fr/regulations/clp/clp-pictograms
- Exposition aux polluants émis par les bougies et les encens dans les environnements intérieurs : https://www.ademe.fr
- L’air de votre logement est-il pollué ? Faites un diagnostic gratuit ici : http://unbonairchezmoi.developpement-durable.gouv.fr/
- Pour s’informer sur les literies anti-acariens : contactez le numéro vert de l’Association Asthme & Allergies : 0 800 19 20 21
Rhinite allergique et apnées du sommeil, quels liens ?
Y a-t-il un risque d’allergie avec les masques ? Quels conseils donnez-vous en cas d’irritations ?