Face à l’emballement médiatique de la semaine passée, vous avez été nombreux à nous faire part de vos interrogations et de vos inquiétudes à propos du remplacement de certains ventilateurs et appareils de pression positive continue (PPC) Philips défectueux. Alliance Apnées du Sommeil suit de près l’évolution de la situation afin de continuer à vous partager une information claire et actualisée sur les recherches en cours, le calendrier du remplacement des machines et la conduite à tenir en tant que patient souffrant d’apnées du sommeil et utilisant une machine de PPC concernée par l’alerte.
Quels sont les appareils concernés ?
Sur ce lien vous trouverez la liste des appareils concernés (source : ANSM)
Quels sont les risques identifiés ?
En juin 2021, des effets potentiellement néfastes liés à la dégradation de la mousse insonorisante à l’intérieur d’appareils de PPC et de ventilateurs de marque Philips ont été identifiés. En se dégradant, avec le temps, la chaleur et l’humidité ou un mode de nettoyage non approprié de l’appareil, cette mousse relargue des composés organiques volatiles (COV).
La société Philips a indiqué avoir mis en évidence 2 types de risque : un risque d’exposition à des composés organiques volatiles (COV), ainsi qu’un risque d’exposition aux particules issues de la dégradation de la mousse.
En savoir plus sur les risques identifiés (source : ANSM)
Une procédure et une évaluation scientifique suivies de près
Dès juin 2021, Philips a lancé un rappel mondial de plusieurs modèles fabriqués avant le 26 avril 2021. En France, 370 000 patients sont concernés. La société s’était également engagée à remplacer les appareils concernés. Le plan de remplacement n’a, à ce jour, que peu progressé. Au 4 février 2022, la société Philips Respironics n’avait remplacé́ que 7 % des appareils défectueux.
Jeudi 11 février, l’ANSM a prononcé une mesure de police sanitaire à l’encontre du fabricant Philips afin de le contraindre, d’une part, à accélérer le changement des machines défectueuses et, d’autre part, à conduire des recherches sur les risques sanitaires supposés, en particulier ceux de cancers.
Lire la décision (source : ANSM)
L’ANSM a également annoncé réunir prochainement un comité d’experts, composé de professionnels de santé, de scientifiques et d’associations de patients, pour permettre d’évaluer les risques lié à l’utilisation de ces machines et faire évoluer si besoin les conduites à tenir.
Quelle est la conduite à tenir ?
- La Société de pneumologie de langue française (SPLF) ainsi que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), appellent les personnes utilisant les machines visées à poursuivre leur traitement le temps que le matériel soit remplacé.
- Tout arrêt de traitement, sans avis médical, peut présenter à court terme un risque réel pour la santé, par exemple une somnolence pouvant provoquer des accidents, une augmentation du risque cardiovasculaire, ou encore une aggravation de l’insuffisance respiratoire. D’après les premières données disponibles, le risque de cancer lié à l’utilisation des ventilateurs et appareils de PPC concernés n’est pas confirmé.
- Les pneumologues et les prestataires de santé à domicile sont tenus de prendre contact avec les patients utilisateurs des appareils Philips devant être remplacés, afin d’organiser la réparation ou le remplacement de l’équipement, selon la disponibilité du matériel.
- Contactez votre médecin en cas de :
- Maux de tête,
- Irritations (peau, yeux, voies respiratoires),
- Réactions inflammatoires,
- Toux,
- Apparition d’un asthme, et infection des sinus,
- Voire d’autres symptômes pouvant être liés à l’utilisation du dispositif,
En savoir plus sur la conduite à tenir (source : ANSM)
Pour aller plus loin :
La Société de pneumologie de langue française (SPLF)
Communiqué du Syndicat de l’appareil respiratoire (SAR), 10 février 2022