Jouer du didgeridoo serait aussi bénéfique dans l’apnée du sommeil ! Cet instrument sollicite beaucoup la langue. Gauthier Aubé, joueur professionnel et passionné de didgeridoo, nous présente cet instrument et nous explique en quoi sa pratique peut aider à améliorer les apnées du sommeil et favoriser la rééducation de la langue. Laissez-vous tenter !
Questions à Gauthier Aubé, joueur de didgeridoo
Qu’est-ce qu’un didgeridoo ?
Gauthier Aubé : Le didgeridoo est un instrument de musique qui vient des Aborigènes, en Australie. Il prend l’apparence d’un tube en bois dans lequel on fait vibrer les lèvres. Il mesure en moyenne entre 1 mètre 20 et 1 mètre 80. Au départ le didigeridoo est un tronc d’eucalyptus naturellement creusé par les termites. Certaines personnes se sont spécialisées dans la fabrication de ces instruments : pour les fabricants de digeridoo en eucalyptus, tout le travail est de choisir les bons trons d’eucalyptus pour en tirer le meilleur instrument possible avec un minimum de modifications. Il faut préciser que le didgeridoo n’a pas de cordes, pas de trous, pas d’anches. On peut jouer de cet instrument debout ou assis : l’important est d’avoir le dos bien droit afin de faciliter le passage de l’air et l’expression des sons.
Quel est l’intérêt de la pratique du didgeridoo lorsque l’on fait de l’apnée du sommeil ?
Gauthier Aubé : Tout le jeu du didgeridoo est centré sur la langue. Quoi que l’on fasse avec l’instrument, elle intervient : pour émettre des sons, lors de la respiration, des variations … Ainsi la langue est sollicitée en permanence. Cela contribue à retonifier les muscles de la langue du joueur. Cela ressemble à une séance de gym linguale.
Il est difficile de faire un retour généralisé. Cependant, j’ai pu observer chez certains de mes élèves faisant des apnées du sommeil des résultats prouvant un réel intérêt de la pratique du didgeridoo. Par exemple, Robert, mon premier élève apnéique, est passé de 64 apnées du sommeil par heure à 17 et ce, sans perte de poids. Les cas chiffrés sont rares. En 2006, une étude effectuée à Zurich a montré qu’une pratique régulière (de 20 minutes par jour) de didgeridoo pendant trois mois diminuait les apnées obstructives du sommeil.
Au-delà des apnées, le didgeridoo agit sur le stress et favorise la détente grâce au travail de la respiration. Les inspirations régulières ont aussi souvent l’avantage de nettoyer les voies aériennes supérieures, quelques-uns de mes élèves disent ne plus souffrir de sinusite chronique quand ils jouent régulièrement du didgeridoo.
Même sans études officielles, on observe bien qu’un travail sur le souffle apporte des bénéfices importants ! La pratique régulière quotidienne, la motivation et le plaisir restent essentiels pour voir apparaître les effets positifs.
Retrouvez plus d’informations sur : www.gauthieraube.com
Source : d’après l’interview de Gauthier Aubé, Magazine des JPRS, 2017
Sans se substituer aux traitements habituels, la machine à pression positive continue (PPC) et l’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM), jouer du didgeridoo s’avère efficace pour améliorer les apnées et pour prendre soin de sa santé en se faisant plaisir !
Bonjour,
je viens de lire un article dans le dernier kiné scientifique (novembre 2017) faisant référence à cette étude de 2006. Les participants ont pratiqué 20 minutes par jour 5 fois par semaine pendant 4 mois et ont effectivement eu une diminution de leurs apnées du sommeil !
Pensez-vous que la respiration continue soit plus efficace que la simple expiration dans le didgeridoo ?
Clément